Secretos en Suisse
Bonjour!
je vous écris aujourd'hui de Suisse, plus précisemment de Genève où je viens de revenir, après avoir présenté ce soir le film à Lausanne. C'était la deuxième présentation du film dans ce pays, la première ayant eu lieu hier soir au Bio Carouge, à Genève. Je tiens à dire encore une fois à quel point je remercie le public qui participe dans ce genre de présentations: hier, environ 80 personnes, ce soir, une quarantaine, quelques latinoaméricains mais aussi des gens qui viennent parce qu'ils sont curieux du sujet, parcequ'ils ont voulu découvrir un pays et une histoire si mal connue, comme celle de l'uruguay et de sa dictature. Ce soir, comme hier, un très bel échange s'est mis en place avec les spectateurs, à la fin du film. Il y avait dans les deux cas des familles d'uruguayens qui ont pu aussi apporter leur témoignages sur leur vécu, et c'est avec beaucoup d'émotion que nous avons écouté celui de cette jeune femme venue avec son frère et sa mère, qui a partagé avec nous comment elle aussi avait dû vivre avec le poids de ce silence pendant tant d'années. Leur père avait été militaire, mais il avait voulu aider à un moment des prisonniers politiques, et s'opposant à certaines méthodes pratiquées, il s'était vu devenir lui-même la cible d'une répression qui avait abouti aussi à leur exil. Elle me disait comment elle était touché du fait que mon film ne cherche pas à atteindre une certaine vengeance, mais lutte pour juste un peu plus de justice, et une reconnaissance des actes commis, qui doivent être aussi jugés, et ce par une justice indépendante. Comme dit mon père dans le débat, souvent, quand on parle de pardon: le pardon n'efface pas la faute, et le pardon n'est pas l'équivalent pas la justice. Un pardon peut être accordé à TITRE PERSONNEL, ENCORE FAUT-IL QUE LA PERSONNE RECONNAISSE AVOIR MAL FAIT, SE REMETTE EN CAUSE, ET S'ENGAGE `A NE PLUS RECOMMENCER.. Le pardon n'est pas l'oubli.
Bref, demain, dernière étape dans le cadre de ce festival qui nous a si gentiment accueillis,filmar en America Latina, à 20h30 à Ferney Voltaire. Puis Pessac!
je vous embrasse tous.
À bientot
Maiana
je vous écris aujourd'hui de Suisse, plus précisemment de Genève où je viens de revenir, après avoir présenté ce soir le film à Lausanne. C'était la deuxième présentation du film dans ce pays, la première ayant eu lieu hier soir au Bio Carouge, à Genève. Je tiens à dire encore une fois à quel point je remercie le public qui participe dans ce genre de présentations: hier, environ 80 personnes, ce soir, une quarantaine, quelques latinoaméricains mais aussi des gens qui viennent parce qu'ils sont curieux du sujet, parcequ'ils ont voulu découvrir un pays et une histoire si mal connue, comme celle de l'uruguay et de sa dictature. Ce soir, comme hier, un très bel échange s'est mis en place avec les spectateurs, à la fin du film. Il y avait dans les deux cas des familles d'uruguayens qui ont pu aussi apporter leur témoignages sur leur vécu, et c'est avec beaucoup d'émotion que nous avons écouté celui de cette jeune femme venue avec son frère et sa mère, qui a partagé avec nous comment elle aussi avait dû vivre avec le poids de ce silence pendant tant d'années. Leur père avait été militaire, mais il avait voulu aider à un moment des prisonniers politiques, et s'opposant à certaines méthodes pratiquées, il s'était vu devenir lui-même la cible d'une répression qui avait abouti aussi à leur exil. Elle me disait comment elle était touché du fait que mon film ne cherche pas à atteindre une certaine vengeance, mais lutte pour juste un peu plus de justice, et une reconnaissance des actes commis, qui doivent être aussi jugés, et ce par une justice indépendante. Comme dit mon père dans le débat, souvent, quand on parle de pardon: le pardon n'efface pas la faute, et le pardon n'est pas l'équivalent pas la justice. Un pardon peut être accordé à TITRE PERSONNEL, ENCORE FAUT-IL QUE LA PERSONNE RECONNAISSE AVOIR MAL FAIT, SE REMETTE EN CAUSE, ET S'ENGAGE `A NE PLUS RECOMMENCER.. Le pardon n'est pas l'oubli.
Bref, demain, dernière étape dans le cadre de ce festival qui nous a si gentiment accueillis,filmar en America Latina, à 20h30 à Ferney Voltaire. Puis Pessac!
je vous embrasse tous.
À bientot
Maiana
Comments
J'ai eu hier soir le privilège de participer à la rpésentation de Secretos de Lucha au cinéma City-Pully à Lausanne. Quel beau moment et quel cadeau que cette soirée! Je voudrais vous féliciter et vous remercier sincèrement du travail de mémoire que vous avez accompli. C'est un travail difficile; il faut beaucoup de courage, de persévérance, d'espérance aussi pour s'y lancer. Vous l'avez fait. C'est magnifique! J'aimerais aussi dire mon admiration à votre père. Sa simplicité, sa pudeur, sa profonde humanité m'ont beaucoup touchée. Après le film, la rencontre avec votre mère, discrète mais si chaleureuse, avec votre père, impressionnant de dignité et avec vous-même m'a remplie de gratitude. Des occasions de partage comme celle-là sont des enrichissements humains d'une valeur inestimable à mes yeus. Je vous dis merci et souhaite que votre film rencontre un large public, en Europe et en Uruguay où je suis sûre qu'il contribuera à rouvrir la parole collective après tant d'années de silence. Bravo à vous Maiana, à toute votre famille et à tous ceux qui ont permis que ce film existe et soit montré. Michelle Ody